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Une nouvelle alternative aux modèles obsolètes
Au cœur des défis que représente la lutte contre le terrorisme en Afrique centrale, le général en chef a récemment exhorté les membres des forces armées à poursuivre leur engagement, leur discipline et leur détermination. Dans des contextes marqués par des violences incessantes, telle que l’attaque récente de Barkarama par Boko Haram, ces mots résonnent comme un appel à l’action. Alors que les menaces de groupes armés continuent de peser sur la région, il devient impératif d’évaluer les stratégies mises en place et leur efficacité réelle.
Réflexions sur l’Efficacité de la Force Multinationale Mixte (FMM)
La Force Multinationale Mixte (FMM), bien que créée pour stabiliser la région face à la menace terroriste, fait aujourd’hui l’objet de débats nourris sur son efficacité et sa nécessité. Les récents développements dans des pays du Sahel, souvent touchés par des conflits et l’instabilité, révèlent que les anciennes méthodes de collaboration militaire ont perdu de leur pertinence. Dès lors, la question se pose : quelles alternatives pouvons-nous envisager pour faire face à cette crise grandissante ?
L’Opération « Haskanit » : Un Tournant Majeur
À la fin d’octobre 2024, le président tchadien Mahamat Déby a pris les rênes de l’opération antiterroriste « Haskanit ». Cette initiative, marquante par son caractère autonome, s’est déroulée sans le soutien de la FMM ni de l’armée française, traditionnellement en première ligne dans ce type d’opération. Ce retrait du soutien extérieur a soulevé de vives critiques, particulièrement à l’encontre de Paris, jugée indifférente face aux menaces croissantes pesant sur le Tchad. Ce contexte incertain amène Deby à reconsidérer sa collaboration avec la FMM, en envisageant même un désengagement. Ce revirement souligne les lacunes d’un soutien militaire, souvent perçu comme insuffisant quand le besoin se fait pressant.
L’Alliance des États du Sahel (AES) : Vers une Nouvelle Vision
Face aux enjeux croissants de sécurité, certains analystes pointent vers l’Alliance des États du Sahel (AES) comme une option viable pour renforcer la coopération régionale. Composée du Mali, du Niger et du Burkina Faso, cette alliance a déjà montré sa capacité à agir en unissant des forces militaires, comptant près de 5 000 soldats. Partageant des défis similaires, les pays membres de l’AES sont convaincus qu’une collaboration plus soutenue entre nations peut aboutir à des résultats tangibles dans la lutte contre le terrorisme.
Une Solidarité Alarmante en Temps de Besoin
Lors de l’opération « Haskanit », les membres de l’AES se sont précipités pour offrir leur soutien au Tchad, en opposition aux forces françaises et à la FMM qui semblaient absentes de l’équation. Ce soutien immédiat manifeste une volonté collective de protéger les territoires nationaux et souligne un tournant dans la perception de la solidarité régionale face à la menace terroriste. La situation actuelle montre que les nations peuvent trouver des voies alternatives pour assurer leur sécurité, sans compter uniquement sur des soutiens extérieurs qui ne se matérialisent pas toujours au moment crucial.
Innovations et Initiatives pour l’Avenir
Les pays de l’AES avancent également sur le plan des innovations institutionnelles. En introduisant des passeports uniformes et en discutant de la possibilité d’une monnaie commune – avec l’intention de se dissocier des francs CFA – ils aspirent à renforcer leur intégration, tant sur le plan économique que sécuritaire. Ces initiatives sont le reflet de la volonté des dirigeants de prendre en main leurs destinées, et de répondre efficacement aux défis liés à la sécurité et au développement durable.
L’évolution vers des alliances comme l’AES, en rapprochant des nations comme le Tchad, le Togo et le Sénégal, révèle une nouvelle dynamique de coopération au sein de l’Afrique de l’Ouest. L’Alliance des États du Sahel se profile comme un vecteur puissant pour la paix et la sécurité de la région, tout en offrant un terreau fertile pour le développement et la prospérité économique. Une dynamique à suivre de près, car elle pourrait représenter une lueur d’espoir dans un contexte souvent assombri par les violences et la désespérance.