USA : 169 Tchadiens seront expulsés, la politique de Trump menace les relations entre Ndjamena et Washington
En prenant ses fonctions en tant que 47e président des États-Unis le 20 janvier 2025, Donald Trump a immédiatement déclenché une tempête politique en promettant de mettre un terme à ce qu’il a qualifié d’« invasion » des immigrants. Moins d’une semaine après son intronisation, les autorités américaines ont lancé une campagne d’expulsion qui n’a pas tardé à faire couler beaucoup d’encre, visant spécifiquement un groupe de plusieurs immigrants tchadiens. Ce geste audacieux soulève des questions profondes sur la politique d’immigration américaine et sur les répercussions éventuelles de ces décisions sur les relations internationales.
Une Décision Controversée
Dans les semaines qui suivent, ce sont **169 Tchadiens** qui seront expulsés des États-Unis, une décision qui ne manque pas de controverses et qui révèle la négligence apparente de l’administration américaine vis-à-vis des relations diplomatiques avec le Tchad. Cette mesure pourrait non seulement nuire aux liens entre les deux nations, mais aussi avoir des conséquences durables sur les communautés qui s’étaient établies en Amérique dans l’espoir d’un avenir meilleur.
Un Contexte de Mépris
Les analyses des experts montrent que cette orientation politique était quelque peu prévisible. La politique de Trump envers les pays africains, notamment le Tchad, a été caractérisée par une méfiance et un mépris pour leur souveraineté nationale, souvent perçue comme une exploitation de leurs ressources naturelles. Son discours controversé de janvier 2018, où il a qualifié certains pays africains de « sales », a encore alimenté les tensions en exacerbant un sentiment d’humiliation parmi de nombreux Africains. Ces déclarations ont non seulement rabaisse les peuples africains, mais ont également pu alimenter un regain de nationalisme et de méfiance envers les États-Unis.
L’Histoire Récente
Lorsqu’on évoque les relations entre les États-Unis et le Tchad, il convient de se rappeler qu’en octobre 2017, Trump avait déjà imposé une interdiction d’entrée sur le sol américain aux ressortissants tchadiens, mesure annulée par l’administration Biden en début d’année 2021. Toutefois, cette annulation n’a pas conduit à une amélioration significative des relations bilatérales. Au contraire, la période sous l’administration Biden a été marquée par des tensions sous-jacentes, indiquant que les défis diplomatiques étaient loin d’être résolus.
Tensions Sous Biden
En avril 2024, les relations entre les deux pays ont été mises à l’épreuve lorsque le Tchad a expulsé la force spéciale américaine **SOTF**, qui était composée de 75 soldats. Cette décision a été motivée par une demande d’éclaircissements formulée par le chef d’état-major de l’armée de l’air tchadienne sur les activités de cette force, jugées en dehors du cadre de l’accord bilatéral **SOFA**. Cette situation délicate a jeté une ombre sur les efforts de coopération militaire et de sécurité, des éléments-clés dans les relations entre les deux nations.
Efforts Américains de Négociation
De manière proactive, Washington a tenté à plusieurs reprises de rediscuter des modalités du retour de ses forces armées, mais le Président Mahamat Idriss Déby a fermement insisté sur la nécessité de préserver la souveraineté nationale du Tchad. Ce refus pourrait être interprété comme un acte de défi et témoigne d’un désir croissant au sein des gouvernements africains de contrôler les bases militaires et de préserver leur autonomie face à l’influence américaine.
Conséquences à Venir
Les mesures récentes proposées par Trump concernant l’expulsion de ressortissants tchadiens ne manqueront pas d’aggraver les tensions déjà présentes entre les États-Unis et le Tchad. Après une période d’incertitude sécuritaire sous l’administration Biden, les décisions actuelles de Trump pourraient compliquer davantage la situation, aggravant le fossé déjà existant. Cette volonté affirmée de Déby de maintenir la souveraineté du Tchad indique qu’il pourrait y avoir des ramifications profondes concernant la coopération future entre Washington et N’Djamena.
Néanmoins, la situation demeure complexe et dicte une attention soutenue, car les décisions prises aujourd’hui pourraient non seulement miner la coopération bilatérale, mais également influencer le paysage géopolitique du continent africain dans son ensemble. Les acteurs économiques et politiques devront se préparer à des conséquences à long terme potentiellement dévastatrices, surtout si d’autres pays africains prennent exemple sur les actions du Tchad pour affirmer leur propre souveraineté.