Une campagne inédite de vaccination pour les nomades et leur bétail à Roro : Une réponse essentielle aux enjeux de santé

Le 15 mars 2025, un événement d’une grande portée s’est tenu à Roro, marquant un tournant décisif dans la lutte contre les maladies infectieuses dans le secteur pastoral. Le ministre de la Santé publique, Dr Abdelmadjid Abdelrahim Mahamat, accompagné du Professeur Abdelrahim Awat Atteib, ministre de l’Élevage et de la Production animale, a inauguré un nouveau centre de santé financé par la Coopération Suisse. À cette occasion, les autorités ont lancé une ambitieuse campagne de vaccination destinée à protéger non seulement les éleveurs nomades, mais aussi leur bétail, dans un contexte où la sécurité sanitaire est plus que jamais sollicitée.

Cette initiative répond à une problématique cruciale dans la région du Moyen-Chari, où la vulnérabilité des populations face aux épidémies et aux maladies transmissibles est alarmante. En effet, la campagne vise à vacciner 200 000 têtes d’ovins et 500 000 petits ruminants, tout en protégeant 150 000 nomades dans l’ensemble de la province. La santé des éleveurs et de leur cheptel est intimement liée, soulignant l’importance d’une approche intégrée qui allie santé humaine et animale.

Un tournant pour la santé publique et animale

Un enjeu de santé publique vital

La santé publique est un sujet qui inquiète de plus en plus les autorités et les acteurs de la société civile. Dans un monde où les épidémies peuvent rapidement se propager, la protection des éleveurs nomades et de leur bétail devient une priorité absolue. Le Dr Abdoulaye Yam, représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a salué cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie mondiale « Une seule santé ». Cette approche reconnaît que la santé humaine, animale et environnementale sont interconnectées, rendant chaque action d’autant plus importante.

Pourquoi les nomades et leur bétail sont particulièrement vulnérables

Les populations nomades, souvent en marge des systèmes de santé traditionnels, sont particulièrement exposées aux maladies infectieuses. Éloignées des centres de soin, elles ne bénéficient pas toujours de la prévention nécessaire. Le ministre de l’Élevage, Professeur Abdelrahim Awat Atteib, a affirmé que « la santé de l’homme et de l’animal est indissociable », soulignant l’interdépendance de ces deux aspects dans le tissu social.

L’impact immédiat de la campagne de vaccination

Objectifs et résultats attendus

La campagne de vaccination vise à atteindre un double objectif : protéger la santé des nomades tout en garantissant la sécurité alimentaire de leurs communautés. En vaccinant un grand nombre d’animaux, les autorités espèrent réduire la prévalence des maladies comme la peste des petits ruminants, la fièvre aphteuse et d’autres infections zoonotiques qui menacent à la fois les humains et les animaux.

Les chiffres avancés lors de l’inauguration témoignent de l’ampleur de cette initiative :

• 200 000 têtes d’ovins à vacciner
• 500 000 petits ruminants concernés
• 150 000 nomades engagés dans la campagne

Ces chiffres montrent non seulement l’ambition des autorités mais également l’ampleur du défi à relever. L’impact de cette campagne pourrait être mesuré dans les mois à venir, avec une baisse attendue des cas de maladies transmissibles dans la région.

Un soutien international pour une réalité locale

La réussite de cette initiative repose également sur l’appui de partenaires internationaux, comme la Coopération Suisse. Cette collaboration a permis la construction du centre de santé et l’approvisionnement des vaccins. Dr Abdelmadjid Abdelrahim Mahamat a tenu à exprimer sa gratitude envers la Coopération Suisse, soulignant que cette infrastructure de santé permettra de soulager considérablement la population de Roro.

Une perspective à long terme sur la santé des communautés nomades

Amélioration des conditions de vie

L’initiative de vaccination est une première étape vers une meilleure prise en charge sanitaire des communautés nomades. En mettant l’accent sur l’éducation à la santé et en renforçant les infrastructures de soin, les autorités espèrent pérenniser cette dynamique. Une approche préventive est essentielle pour garantir la résilience de ces populations face aux menaces sanitaires futures.

Le ministre de la Santé publique insiste sur le fait que la santé des communautés rurales ne peut être négligée. « Avec cette double action, le gouvernement affiche sa volonté de rapprocher les services de base des populations nomades, souvent marginalisées », a-t-il déclaré. Cela s’accompagne d’une volonté politique forte d’assurer une couverture sanitaire universelle, même dans les zones les plus reculées.

Enjeux économiques et sociaux

Outre les bénéfices sanitaires, cette campagne de vaccination devrait également avoir des répercussions économiques positives. La santé du bétail est directement liée à la prospérité des éleveurs, qui constituent une part cruciale de l’économie locale. La vaccination permettra d’améliorer la productivité et d’assurer une meilleure qualité de vie pour ces communautés.

Des experts estiment que l’investissement dans la santé animale peut rapporter jusqu’à 10 fois son coût en termes de bénéfices économiques, ce qui souligne l’importance de telles initiatives pour la durabilité des pratiques pastorales.

Conclusion : Un avenir plus serein pour les nomades du Moyen-Chari

En résumé, la campagne de vaccination lancée à Roro représente un pas significatif vers une meilleure prise en charge des défis de santé auxquels font face les communautés nomades et leur bétail. Les résultats escomptés, à court et à long terme, pourraient transformer le paysage socio-économique de cette région vulnérable.

La santé des nomades et de leur bétail étant indissociable, il est fondamental de continuer à développer des approches qui intègrent santé humaine, animale et environnementale. La mobilisation des acteurs locaux et internationaux, combinée à une stratégie de prévention réfléchie, permettra sans aucun doute d’atteindre les objectifs fixés et d’ouvrir la voie à une amélioration durable des conditions de vie des populations rurales.

À l’avenir, nous espérons voir émerger d’autres initiatives similaires, galvanisées par les succès de ce projet. La résilience des communautés face aux défis sanitaires globaux dépendra de notre capacité à agir ensemble, en plaçant la santé et le bien-être au cœur de nos priorités.