la BAD présente la voie agricole à suivre au Forum économique mondial de Riyad
Au cours de cette table ronde, co-organisée avec CNN International, des dirigeants et des experts mondiaux ont reconnu que l’Afrique disposait des terres et de l’eau nécessaires pour réaliser cette noble ambition, mais qu’elle manquait d’investissements importants et de cadres réglementaires pour exploiter correctement ses abondantes terres inutilisées et ses vastes ressources en eau.
Le président du Groupe de la Banque a souligné que l’Afrique avait besoin d’une augmentation massive et générale des investissements dans les infrastructures de ce secteur, pour atteindre environ 78 milliards de dollars d’ici 2050.
Globalement, l’Afrique regorge d’eau, mais une partie est souterraine. Exploiter ce potentiel et recourir beaucoup plus largement aux techniques modernes d’irrigation, y compris celles offertes par l’intelligence artificielle (IA), sont des objectifs stratégiques clés.
Le panel a examiné la manière dont des investissements ciblés et des technologies de pointe pourraient répondre aux besoins urgents de 2,4 milliards de personnes qui ne disposent pas d’une alimentation adéquate et de 2,2 milliards de personnes qui manquent d’eau potable à travers le monde, mettant en évidence le rôle de l’Afrique dans ce défi mondial.
Le président de la Banque a indiqué que son institution avait investi trois milliards de dollars rien que dans des projets liés à l’eau au cours des trois dernières années, raccordant 15 millions de personnes à l’eau et 17 millions à l’assainissement, mais que des millions de personnes étaient toujours confrontées à des pénuries.
Il a mis l’accent sur des initiatives telles que la Facilité africaine de l’eau et a appelé à davantage d’approches similaires. La Facilité africaine de l’eau, hébergée par la Banque, fournit des dons et une assistance technique spécialisée pour préparer des projets innovants et bancables dans le secteur de l’eau, prêts à attirer des investissements privés dans toute l’Afrique.
Situmbeko Musokotwane, ministre zambien des Finances et de la Planification nationale, a lancé un appel aux investisseurs mondiaux : « Nous avons la terre. Nous avons également de l’eau en abondance. Ce dont nous avons besoin, ce sont des ressources financières et une expertise en matière de gestion pour transformer ces actifs en une agriculture productive », a-t-il indiqué.
Il a également plaidé en faveur de l’agriculture à grande échelle en tant que vecteur de transformation économique, comme on l’a vu au Brésil, en insistant sur la nécessité de garantir les droits fonciers afin d’attirer les investissements à long terme.
M. Adesina a toutefois émis une mise en garde, rappelant aux participants l’importance des petites exploitations agricoles, qui produisent une part importante des denrées alimentaires en Afrique. Le panel a également abordé les coûts économiques et environnementaux de l’approvisionnement en eau par des moyens non traditionnels.
Les panélistes ont dénoncé la prime que l’Afrique paie pour la sécurité de l’eau et la productivité agricole en raison de la vétusté des infrastructures, des défis climatiques et du sous-investissement.
Ils ont appelé à un changement de paradigme dans la manière dont les investissements sont canalisés vers le continent, en plaidant pour des modèles de financement innovants, une meilleure gestion des risques et un soutien accru à l’adaptation technologique.
À la fin de la session, l’appel à l’action était clair : « Allons au-delà des discussions sur le potentiel et concentrons-nous sur des investissements et des collaborations réalisables qui débloqueront les capacités agricoles de l’Afrique » a exhorté M. Adesina.